The Royal Geographical Society

Par son style architecturale et sa décoration intérieure, le bâtiment à quatre étages du 1, Saville Row, quartier-général du Royal Geographical Society de 1871 à 1913, est l'incarnation même de l'impérialisme victorienne. Une fois entré, le visiteur contemple la liste des récipients de la médaille d'or de la Society, avant de pénétrer dans le Map Room.

Le "Map Room" de Savile Row

Avec son plafond en verre, c'est "la Mecque pour tout géographe, le port d'attache de tout voyageur", The Geographical Journal.
comme le proclame le RGS même dans son journal influent,

La mission de la Society est éducative : son but est d'améliorer l'enseignement de la géographie et préparer les générations futures d'explorateurs. Elle publie un livre de chevet pour le voyageur contemporain, le célèbre Hints to Travellers qui, à sa 8ème édition en 1901, occupe deux volumes dévoués aux aspects pratiques de l'exploration.

La Society atteigne son zénith vers le tournant du siècle. Son gala annuel attira des ministres, des ambassadeurs, des poètes et tout le gratin de la société mondaine. Le Conseil du RGS est composé de hommes honorés par l'Empire; rare le membre qui ne peut se prévaloir d'au moins un modeste Companion of St. Michael and St. George (CMG) ou d'un Commander Indian Empire (CIE).

Étant donné le lien entre exploration, diplomatie et stratégie militaire, la RGS a également un rôle politique. Il a formé, accueilli et encouragé les participants au "Great Trigonometric Survey" qui, sous l'égide du gouvernement des Indes britanniques, a envoyé les premiers pundits en Asie Centrale durant la deuxième moitié du 19ème siècle.

Voilà pour l'histoire officielle.  En grand secret, même de la majorité de ses propres adhérents, le RGS chapeaute un petit groupe d'explorateurs chevronnés, dont la mission est de chercher les racines du Mal afin que d'autres puissent l'extirper du sol et l'exterminer.  Si ses membres risquent tous les jours leurs vies sur le terrain, ils risquent aussi leurs réputations au sein du RGS qui, selon l'air du temps, se demande souvent s'il ne faudrait pas les purger et revenir à des activités plus "scientifiques".